Ruderoc. Pays le plus au sud d'Hibéria. Aussi pays le plus pauvre du continent, car, par fierté, ce pays veut se développer seul et sans l'aide de personne. Ses habitants veulent garder leurs valeurs et pour cela ils vivent simplement, gardant leur savoir-faire et leurs armes pour eux seuls, ne voulant pas les vendre. Son climat est peu enclin au développement des cultures. Les hivers y sont rudes et les étés pluvieux. Les plaines y sont vertes et chatoyantes mais la pluie cause parfois de nombreux dégâts dans les cultures, gorgeant d'eau les sols. Et c'est dans ce pays entouré de montagnes que je suis né. Oh certes la vie y est dure, mais ma famille et moi nous ne nous sommes jamais apitoyée sur notre sort.


Nous vivions de notre culture et de notre élevage de bétails. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas parce que nous sommes pauvres que nous ne sommes pas heureux. Au contraire, chaque jour passé était une bénédiction. Nous nous amusions de rien, nous étions heureux avec presque pas grand chose. Et en cela est le vrai bonheur. Nous vivions au jour le jour. Apprenant à nous battre pour survivre, apprenant à nous battre pour garder le peu que nous possédions. J'ai bien grandit là bas, dans mon pays, au milieu de mes parents, de ma petite sœur et de mon tout dernier frère. Nous possédions même un chien qui nous rapportait, lorsqu'il en trouvait, un ou deux lapins. Nous habitions un petit village paisible où tout était calme, parfois même certains dimanches, nous nous amusions à nous mesurer entre nous, pour voir qui était le plus valeureux guerrier. Je devins vite l'un des plus forts et des plus agiles. J'étais la fierté de mon père, et c'est ainsi que continua ma vie... J'étais heureux comme un roi. Moi. Le plus fort du village ! Mais cette vie me fatiguait. J'avais besoin de courir, de vagabonder, d'espace ! Oh oui j'avais l'espace, une vaste étendue qui devenait selon les saisons et le temps, des plaines arides ou rengorgées d'eau et boueuses. je voulais être libre. Mais je gardais cette idée coinçait dans mon crâne, sachant éperdument que je devrais rester ici pour aider ma famille...


Jusqu'au jour où une famine toucha le pays. D'habitude nous étions des personnes solidaires, qui s'entraidaient et qui accueillaient avec bienveillance les voyageurs épuisés. Mais là non. Les portes restaient closes, insensibles aux appels à l'aide. Je devins agressif et froid. M'obligeant à ne pas aider les plus faibles à cause des miens, et me maudissant de ne pas pouvoir faire plus. Et lors de cette crise je vis mon petit frère mourir. C'est à ce moment que je décidais de partir. A la fois pour ma liberté et être une bouche en moins à nourrir, mais aussi pour donner une chance à ma famille, trouver un emploi, gagner de l'argent et leur en envoyer. Ma mère pleura. Mon père me souhaita bonne chance et m'offrit la bague qui avait été dans notre génération depuis qu'elle s'était installé ici. Et ma petite sœur me tressa un bracelet de cuir pour que je ne l'oublie pas. J'avais le coeur serré, mais j'étais obligé de partir... Et c'est ainsi que je devins un Rôdeur, pillant les riches demeures de Castel-Blanc, volant pour me nourrir et défendant, aidant les plus faibles et les plus démunis. Mon nom était peut-être connu, je n'en savais rien, mais j'étais recherché dans plusieurs villes et villages pour pillages et vols. Mais j'étais malin. Je ne m'étais jamais fait attrapé. Du moins pour l'instant...